Motion pour la réduction, la régulation du trafic des poids lourds et la diminution des nuisances sur la RN 10
Ce sont près de 11 500 poids lourds qui empruntent quotidiennement la RN 10, souvent aux dépens de l’A10, dont le péage est jugé trop onéreux et qui rallonge également le trajet de quelques kilomètres. Ce trafic incessant sur une route aux infrastructures mal adaptées a des répercussions directes sur la sécurité des usagers. Les accidents graves impliquant des camions sont fréquents, provoquant souvent des sur-accidents.
Si les émissions de polluants atmosphériques diminuent régulièrement depuis 10 ans sur le Département de la Charente, il ne faut pas occulter le fait que des situations de « pics » avec dépassements des seuils réglementaires sont enregistrées tous les ans.
Le bilan atmosphérique 2018, réalisé par ATMO Nouvelle Aquitaine sur le territoire, montre que les transports représentent 71 % des oxydes d’azote rejetés et 21 % des particules fines (PM10) sur GrandAngoulême.
Respectivement 46 % et 28 % de ces émissions sont issues des poids lourds. La pollution atmosphérique des communes riveraines de la RN 10 et RN 141 est plus forte que dans les villes mitoyennes. Ainsi, les communes de GrandAngoulême situées aux abords de ces deux routes sont classées sensibles au titre de la qualité de l’air relative aux oxydes d’azote.
Au-delà de ces épisodes relativement peu nombreux, la réduction des pollutions dites de fond est un enjeu fort pour garantir la bonne santé de nos administrés sur le long terme. Elle passe nécessairement par un report modal, une diminution des distances parcourues, ainsi que des améliorations technologiques.
Enfin, des nuisances sonores importantes portent aussi atteinte à la qualité de vie des riverains installés à proximité de cet axe routier. Le Centre d’expertise pour les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) estime que six bâtiments alentours sont classés PNB (points noirs du bruit), une proportion qui augmentera inévitablement dans les années à venir avec la densification programmée du trafic.
Il est avéré, toujours selon le Cerema, qu’une baisse de la vitesse autorisée des poids lourds à 70 km/h, couplée à une diminution des bruits de roulement grâce à la pose d’un revêtement acoustique sur la chaussée, entrainerait un recul des nuisances sonores à hauteur de quatre décibels, avec des effets équivalents à ceux d’une diminution du trafic de l’ordre de 50 %.
Il manque de nombreux ouvrages anti bruit le long de cette route nationale et en particulier sur la commune de La Couronne,
En conclusion, on peut estimer que la circulation des poids lourds sur la RN10 engendre un déplacement et finalement une concentration des nuisances : pollution environnementale, pollution sonore et risque d’accidents accru.
Au regard de ce constat alarmant, à l’instar de GrandAngoulême,
Le Conseil Municipal décide :
DE PROPOSER l’instauration d’une écotaxe sur la RN 10, sur le principe du pollueur-payeur, en qualité de territoire pilote, comme l’avait déjà évoqué le Président du Conseil Régional, Alain Rousset,
DE DEMANDER à l’Etat le financement d’une étude afin d’équiper la RN 10 de matériaux susceptibles d’amoindrir les nuisances sonores (revêtements spéciaux, murs anti-bruit…),
DE DEMANDER la mise en place de barrières anti nuisances sonores le long de la RN 10 sur le territoire de La Couronne,
DE S’ENGAGER à soutenir le développement du fret ferroviaire pour décongestionner la route et à encourager ses partenaires institutionnels à suivre cette voie,
DE RE-AFFIRMER par ailleurs sa volonté de voir la ligne Angoulême-Limoges entièrement réhabilitée à cet effet
Photo © Charente libre