Né en 1848 à La Couronne. Encouragé par ses parents il devient clerc dans une étude à La Couronne mais en parallèle dessine et peint, sa vraie vocation.
Il entre à l’École des Beaux-Arts en juin 1866 et fréquente plusieurs ateliers, sous la coupe de différents maîtres d’apprentissage dont celui du peintre Gérôme.
Il obtient le 3e prix dans la catégorie Figures dessinées au salon de peinture et de sculptures en mai 1868. En novembre de la même année il s’installe dans son propre atelier et mène une vie parisienne festive. Il concourt plusieurs fois pour le Grand prix de Rome de l’Académie des Beaux-Arts sans obtenir satisfaction. Ces échecs entraînent le peintre dans un bilan fataliste de son œuvre. Il est marqué par le refus des institutions à reconnaître son talent et il est obligé de demander régulièrement l’aide financière de sa famille. En 1879, il s’installe définitivement à La Couronne auprès de sa mère mais remonte de temps en temps à Paris pour y effectuer des portraits de commande.
En Charente, le peintre mène une vie austère et centre ses tableaux sur le thème de la ruralité et du réalisme : La Croix au carrefour, La Treille, Vieille femme, Chemin creux, Le Cellier, Le Pot-au-feu, Le Cochon, Le Chemin dans les vignes, Les Chaumes de La Couronne, Les Chaumes…Une exposition charentaise des Beaux-Arts se tient à Angoulême en 1885 dans laquelle L. Jarraud expose 15 œuvres. Certaines de ses œuvres sont encore visibles au Musée d’Angoulême (notamment les portraits de Charles et Ludovic Laroche ainsi que Le Chemin dans les vignes ou Les Chaumes).
Le peintre commence à être reconnu par ses pairs qui lui achètent ses toiles et notamment ses portraits. D’autres expositions à Paris et dans la région (exposition d’Art et d’Industrie d’Angoulême en 1893 et exposition en 1896, à Cognac dans le cadre de la Société des Amis des Arts) confirment sa réputation. On parle de « réalisme idéaliste » pour décrire ses toiles. Malgré cette reconnaissance, le peintre reste replié sur lui-même et ne fait rien pour améliorer son rayonnement.
En 1923, la dernière exposition de ses œuvres est organisée au Musée d’Angoulême. Le peintre est affaibli et ne peut plus ni écrire, ni peindre. Il décède à La Couronne le 3 août 1926.
Photo portrait Léonard Jarraud âgé dans son « atelier » de La Couronne, Charente, France.
Photographe inconnu. Utilisé sans nom d’auteur par Régina Jarraud dans Un grand peintre charentais, Léonard Jarraud, Angoulême, Imprimerie ouvrière, 1941.